TEXTES, CHRONIQUES et DOCUMENTS DIVERS

 

  BIOGRAPHIES

Jean Marie THÉVENET

(1876 - 1958)

Jean Marie Thevenet

Descendant d’une longue lignée de travailleurs de la terre originaire de Germolles sur Grosne, Jean-Marie THÉVENET, troisième enfant de Jean-Baptiste et de Jeanne-Marie LASSARA, voit le jour, à 5 heures du soir, le dimanche 9 juillet 1876 à Tramayes au lieu des Seyves, lieu de résidence de la famille THÉVENET depuis plusieurs générations.
Il ne connaitra pas grand-chose de Tramayes car, il n’a pas deux ans quand la famille part chercher fortune.
 Le couple, et ses trois enfants en bas âge, s’installent à Prissé ou naissent deux nouveaux enfants.
Le niveau de vie de la famille ne doit pas être très élevé.
Le père est qualifié de journalier dans les actes de naissances de Prissé.
Le journalier est tout en bas de l’échelle sociale du monde agricole, travaillant de ses mains, il se loue à la journée comme son nom l’indique.
Travailleur saisonnier par excellence, il ne trouve du travail que lors des grands travaux agricoles et est souvent sans emploi dans les mauvaises saisons.
Il complète ses maigres revenus par la culture d’un petit lopin de terre et l’élevage de quelques volailles, travaux bien souvent dévolus à la femme et aux enfants.
Les raisons qui ont poussé Jean-Baptiste et sa petite famille à quitter Tramayes, ou la famille THÉVENET possédait des terres, ne sont pas connues.
Les maigres revenus de son statut de journalier ne semblent plus convenir à la famille qui, une nouvelle fois repart avec armes, bagages et enfants, direction la capitale de Saône et Loire : Mâcon.
 Jean-Marie a maintenant environ six ans.
Le père à trouvé un emploi comme fondeur et la famille s’installe donc à Mâcon au 120 rue Rambuteau.
Deux enfants supplémentaires y naitront.
Las ; le métier ne semble pas convenir à Jean Baptiste, ou alors l’absence du grand air de la campagne est elle trop forte, toujours est-il que la famille repart une nouvelle fois pour une brève escale à Flacé, où Jean-Baptiste reprend son métier de journalier, le temps d’une nouvelle naissance, puis Romanèche, au lieu dit Maison Blanche et un dernier enfant.
La famille s’est définitivement arrêtée, elle comprend maintenant neuf enfants, trois filles et six garçons.
Jean-Baptiste, le père, décède alors que le petit dernier a juste sept mois.
Les filles ne vivent plus chez leurs parents et Jean-Marie, alors âgé de seize ans se retrouve le seul homme de la famille, le plus âgé de ses frères n’a alors que douze ans.
Il continu la tradition familiale des métiers de la terre et apporte le pain quotidien à sa mère et à ses frères.
La mère décède à son tour moins de cinq ans après son époux, Jean-Marie a tout juste vingt et un ans.
La fin du XIXème siècle le trouve jardinier à Garnerans.
Il rencontre et épouse Célestine GAUDET, de Saint Jean d’Ardières, de quatre ans sa cadette le 25 août 1900 dans l’église du dit Saint  Jean d’Ardières.

celestine gaudet
Célestine Gaudet


Le couple s’installe à Romanèche au lieu dit Maison Blanche.

romanèche


Romanèche est bâti sur un gisement de minerai de manganèse qui est exploité depuis longtemps et qui est devenu la première mine de manganèse de France.
L’utilisation du manganèse dans l’industrie métallurgique, alors florissante au Creusot, assure les beaux jours de la mine et de la commune.
Jean-Marie trouvera un emploi comme mineur qu’il gardera jusqu’à la fermeture de la mine dans les années 1920.

mine de romanèche


Tous les enfants du couple Jean-Marie / Célestine, sept en tout, naitront au lieu dit Maison Blanche à Romanèche.


Mais revenons un peu en arrière : 1914, la guerre éclate !
Agé de trente huit ans à la déclaration de guerre, Jean-Marie fait partie de l’armée territoriale et est mobilisé.
Affecté au 134ème RI, il rejoint son unité le 7 août 1914. Il est nommé caporal le 25 juin 1916.
Durant cette période de guerre, l’armée a besoin des industries métallurgiques pour produire les armes, véhicules et munitions nécessaires aux combattants.
Les industries concernées vont des mines aux forges et autres industries de transformation.
Les personnels qualifiés de ce secteur industriel sont donc nécessaires à leurs postes de travail.
Les mines d’Allevard sont dans ce cas et par voie de conséquence, les mines de Romanèche qui les approvisionnent en minerai de manganèse, minerai nécessaire à la transformation de la fonte en acier.
Jean Marie fait partie des personnels nécessaires aux  mines de Romanèche pour poursuivre leur activité et, au titre des mines d’Allevard, il est mis en sursis d’appel à partir du 9 juillet 1917 jusqu’au 29 janvier 1919.
Démobilisé le 3 février 1919, il aura donc passé la fin de la guerre à Romanèche auprès de sa famille et au service de la mine.
Deux de ses frères sont tombés au Champ d’Honneur dès les premiers mois de combat.
La mine de manganèse cessera définitivement son exploitation en 1922
Les parents de Célestine sont propriétaires d’une petite maison et de quelques terres au lieu dit les Massues à Saint Jean d’Ardières.
A leur décès, Célestine hérite de cette petite propriété et le couple et leurs six enfants (l’ainé est décédé en bas âge) viennent s’y installer.
 Jean-Marie, comme ses ancêtres, retourne à la terre.
Ses garçons sont mobilisés lors de la seconde guerre mondiale. Ils rentreront tous deux indemnes.
Les uns après les autres, les enfants se marient et quittent le nid, sans toutefois trop s’éloigner pour la plupart.
Marie Marguerite (Guitte), l’ainée et première à convoler en juste noce s’installe à Belleville, Gabrielle (Gaby) et Denise feront de même, Georges ira vivre à Salles ou il s’installera comme artisan plombier.
Seule Germaine (Maimaine) partira pour Lyon et Antoine (Nano), cheminot, pour Givors.
Autres temps autres mœurs, aucun ne poursuivra la tradition ancestrale du travail de la terre.
Jean-Marie décède à l’hôpital du Vinatier à Bron, alors qu’il était sur le point de partir en maison de retraite, le 3 juillet 1958, il a 81 ans.
Dès le début de l’hiver qui suit, Célestine quittera la maison des Massues pour passer l’hiver chez ses enfants, elle ne reviendra plus y vivre, elle décède à Salles chez son fils Georges le 23 février 1959, huit mois après son époux, à l’âge de 78 ans.
Ils reposent tous deux au cimetière de Saint Jean d’Ardières.

 

Sources : Actes de naissance, mariage et décès des différentes personnes, Archives départementales de Saône et Loire et du Rhône et archives des différentes mairies.
Recensements de Saône et Loire, AD71.
Site de la DRIRE de Saône et Loire,
Registre matricule de Jean Marie Thevenet, AD71 cote 1R1896/1
Site www.romaneche-thorins.com
Site du ministère de la défense, SGA/ mémoire des hommes,
Description de la mine de manganèse de Romanèche, Déodat DOLOMIEU, Journal des mines, germinal an IV, Bibliothèque Nationale de France,
Documents familiaux conservés par mes soins.

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Copyright © Alain Large, août 2010